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22 janvier 2013

Je traduis, tu traduis, ils traduisent ? (15) Tradactrice

Elle
— Chaque fois, c’est une langue étrangère. Un auteur vous propose son monde. Il faut aller dans cette terra incognita et le traduire. Voilà. C’est ça aussi, le rôle de l’acteur. C’est traduire.

Lui
— L'acteur est un traducteur ?...

Elle
— Oui.

Lui
— Belle idée.

Elle
— Tout autant qu'un passeur. Pour moi, c'est la même chose.

Lui
— Quand vous traduisez, est-ce que vous acceptez parfois de trahir un tout petit peu pour être au plus près de l’émotion ?

Elle
— Bien sûr. (...) De toute façon, le processus de travail est passionnant. C’est Maria Casares [argh, j'adore Maria Casares !] qui disait qu’elle n’aimait pas trop jouer mais qu’elle adorait répéter. Moi, je ne suis pas comme ça, j’aime de plus en plus jouer.

 

Elle, c'est l'actrice Anne Alvaro, et lui, c'est François Busnel, qui l'interview dans l'émission Le Grand Entretien, sur France Inter, le 21 janvier 2013 (vers 7').

Vers la minute 27, la traduction est de nouveau évoquée. Mots-clés pour dressage d'oreille : Shakespeare, auteur contemporain, traduit par le metteur en scène, ou traduit par André Markowicz.

 

On se régalera aussi à réentendre un extrait du film d'Agnès Jaoui, Le Goût des autres, où Anne Alvaro donne à Jean-Pierre Bacri sa première leçon d'anglais.

 

21 janvier 2013

Ah, les bonshommes !... (promo 2013)

En voilà deux nouveaux !

À vrai dire, je pense que le premier est plutôt une bonne femme de neige.

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Leurs prédécesseurs sont restés au frais et .

11 janvier 2013

Mots appris (22) - Idiolecte

Depuis quelque temps, je vois des idiolectes partout.

Ça a commencé par quelques lignes, à propos des provincialismes et autres aspects originaux du langage de Shakespeare, comme par exemple son rare emploi du mot also :

« De telles particularités constituent ce qu’il est convenu d’appeler l’idiolecte de quelqu’un, et celui de Shakespeare ne ressemble évidemment à aucun autre. »

Vous ne serez pas étonnés d’apprendre que le chapitre concernait ce « désir très ardent » qui existe chez beaucoup de gens « de croire que les pièces de William Shakespeare ont été écrites par quelqu’un d’autre que William Shakespeare ».

C’était dans ce livre qui, malgré ou à cause de son sous-titre, vous en apprendra beaucoup sur le Barde et sur son époque :

Shakespeare – Antibiographie
Bill Bryson
Traduit de l’anglais par Hélène Hinfray
(Laquelle m’a confirmé que dans la version originale, l’auteur avait bien utilisé le mot idiolect. J’ai préféré poser la question. On ne sait jamais. Et une question idiote à propos d'un idiolecte – d'autant plus que ce mot vient de l'anglais, ce que j'allais apprendre plus tard – doit être relativement tolérable.)
Petite Bibliothèque Payot, 2012, p. 214

 

Puis, je suis tombée sur deux nouveaux idiolectes, là :

« Oui, mais encore ? Comment en est-il venu à créer une vraie langue ? Et s’il ne la parle avec personne, n’est-ce pas seulement un idiolecte ?

“Les idiolectes, je n’y crois pas. Chacun (…) parle un dialecte de sa propre langue. Dès que j’ai commencé à me servir du wardwesân, l’idiome s’est enrichi, modifié. Et l’enjeu est devenu le développement d’un véritable objet littéraire : impossible de créer une langue sans créer une littérature dans cette langue.” »

Cette fois, c’était dans :

Le wardwesân sans peine
Article d’Emmanuèle Sandron, dans lequel celle-ci s’entretient autour d'un sandwich arlésien avec Frédéric Werst, créateur de cette langue
Dans Translittérature, la revue de l’ATLF, n° 42, hiver 2012, p. 88

 

Enfin, je succombai sous une avalanche d’idiolectes, dont je ne vous livre que le début :

« Idiolecte : aphorisme et jeux de mots

Lors du transfert, s’attacher à garder la singularité du texte, c’est prendre en compte non seulement le sociolecte (porteur de valeurs socioculturelles) mais aussi l’idiolecte (en cas de présence, bien sûr). En principe, les linguistes, et tout particulièrement les sociolinguistes, affirment qu’il existe toujours des zones de contact entre dialecte, sociolecte et idiolecte. Si le sociolecte est porteur de valeur collectives, l’idiolecte – procédé de codification de premier ordre – est porteur d’une vision individuelle. Chaque idiolecte possède ses formes préférées, sa phraséologie spécifique et même ses propres mots. »

C’était dans :
Traduire la nouvelle génération d’écrivains égyptiens : réussir un puzzle minimaliste
Article de Sahar Samir Youssef
Dans Traduire, la revue de la SFT, n° 226 « Face au miroir », 1er semestre 2012, p. 120

 

Ils sont partout, je vous dis ! C'est à peine si j'ose encore ouvrir un bouquin, moi. Je me sens cernée...

 

« Idiolecte :

Utilisation personnelle d'une langue par un sujet parlant.
Tous les idiolectes sont différents.
»

Petit Robert

 

****

Si toi aussi, Lecteur, tu possèdes ton idiolecte,
vas-y, exprime ta singularité linguistique
dans les commentaires.

24 décembre 2012

Les auteurs à la maison

Toute de rouge vêtue, la mère Noël SCAM a inauguré jeudi dernier
sa Maison des auteurs.

Ses invités s'étaient mis au diapason (si je puis dire ?), y compris les Schtroumpfs traducteurs ignorant jusqu’à l’existence d’une autre couleur que le bleu, mais qui avaient fait un effort pour l’occasion, d’autant plus volontiers qu’elle leur a offert une jolie écharpe – rouge.

La Maison des auteurs, ce sont des locaux spécialement destinés à ses membres, réalisateurs de documentaires, journalistes, photographes – et aussi traducteurs-adaptateurs de documentaires. Ils pourront y boire un coup consulter la presse spécialisée, explorer la base professionnelle de l'INA, s’y retrouver avec leurs collègues ou organiser leurs rendez-vous professionnels. Des débats et ateliers seront également organisés dans ce nouvel espace.

La SCAM mettait déjà à la disposition de ses membres ses salles de projection et de réception pour des évènements tels que les soirées annuelles d’information de l’ATAA. Mais désormais, son bel hôtel particulier sera un véritable lieu de villégiature…

 Merci, la SCAM ! Joyeux Noël à toi
et aux Schtroumpfs peints en rouge, pour l'occasion.

20 octobre 2012

Lettre à un resté

Cher Téléspectateur du service public, cher alter ego audiovisuel,

J’ai le regret de te dire que tu es un resté.

En choisissant de regarder un documentaire plutôt qu’une autre émission, tu espères t’instruire et te divertir à la fois. Tu penses que les chaînes qui portent le nom de ton pays, suivi d’un numéro, sont immanquablement fidèles à une réputation d’excellence. Friand de nature, de techniques ou d’histoire, tu crois que tu vas pouvoir approfondir tes connaissances dans ces domaines et dans d'autres, t’étonner, t’émerveiller face à des images soutenues par un commentaire de haut niveau, qui fera honneur à ta belle langue.

Ben non. Enfin, pas toujours. Pourquoi ? Parce que certains des intermédiaires situés entre les auteurs de documentaires et toi – je veux dire au sein des chaînes de service public ou chez leurs prestataires –  ont décrété que tu n’avais que des aptitudes et un vocabulaire limités.

Par exemple, supposons que le documentaire que tu as choisi de regarder ce soir vienne de l’étranger. Il a été traduit. Enfin… « adapté ». Le malheureux individu chargé d'adapter le commentaire en français s’est vu intimer l’ordre de niveler toute originalité dans le style de l’auteur. En outre, à coups d’instructions aussi péremptoires que nébuleuses (et contradictoires, car les donneurs d'ordre n'ont manifestement pas vu le documentaire), on lui a fait comprendre que tu n’étais pas censé avoir plus de cent mots à ta disposition. Par exemple, il sait d’avance que s’il écrit « demeurer », l’un des intermédiaires évoqués plus haut va aussi sec le remplacer par « rester ». (À croire que le bougre de traducteur le fait exprès, juste pour voir si ses prévisions se confirment.) Car « demeurer », c’est d’un niveau inaccessible pour toi. Et puis, trois syllabes, c’est trop long pour ta comprenette.

Tout est à l’avenant. Les notions scientifiques ou techniques contenues dans le film sont nivelées elles aussi par les brillants esprits qui se chargent de réviser la copie du bougre. Au point que le malheureux traducteur, en regardant le documentaire à la télé, comme toi, reconnaîtra parfois à peine le texte qu’il signe au générique. Et que l’auteur du documentaire, s’il voyait cela lui aussi et comprenait le français, ne reconnaîtrait pas son bébé. Qu'y pourrait-il ? Sans doute pas grand-chose, depuis son pays.

 

Dans le numéro 40 d’Astérisque, La Lettre de la Scam, Geneviève Guicheney, journaliste, signait un article intitulé J’aimerais tant que le service public… Médiatrice du Groupe France Télévisions de 1998 à 2004, elle y évoquait ce rôle et terminait par ceci : « La plainte majuscule des téléspectateurs exprimée à longueur de courriers se résume à une phrase : “Vous nous prenez pour des imbéciles”. En cela au moins la télévision n’échappe pas à son époque. »

 

Merci à elle et à la toujours précieuse Scam (Société civile des auteurs multimédia). Si elles et les téléspectateurs pouvaient être entendus !

 

« Le documentaire n'est pas un sujet, mais une œuvre
qui marie une connaissance ou une expérience à une vision. »

Extrait du Manifeste pour le Documentaire, publié en 2012
par France Télévisions et cité par Jean-Xavier de Lestrade,
président de la Scam, dans l'éditorial du n° 42 d'Astérisque.

10 septembre 2012

Le Chat et la Chouette

Il y a quelques mois, une consœur, Valérie L. P., publiait sur le forum de l'Association des traducteurs de France (ATLF), cet adorable petit film, certaine qu'il ferait gagatter** d'attendrissement une bonne partie de ses lecteurs. Maintenant que je sais*** inclure une vidéo dans ce blog, la voici !

Ennemi des chats, des chouettes et des animaux en général, passe ton chemin.

Et voilà le texte publié sur YouTube par l'auteur, Jordi Amenós :

Another option for the people does'nt like this song, with love:

http://www.youtube.com/watch?v=WWadk4WoRx4

Fum & Gebra, two stars in the open country, an special couple. Fum is a lovely black cat and Gebra a kind barn owl. This bird of prey fly far away but lands everytime near Fum, its faithful friend. Fum and Gebra have one year of age and have known they had a month.

Song: "Deixa'm dir una cosa" by Sopa de Cabra.

 

Merci Valérie. Et merci aux auteurs de la vidéo et de la musique + aux héros du film, bien entendu.

 

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**On observera qu'en catalan (langue du clip), « chat » se dit gat.

*** À vrai dire, j'ai appris à inclure une vidéo dans un blog – c'est plutôt facile – il y a un bail déjà, mais n'étais pas encore passée à la pratique. Ça sert, hein,
les stages de formation des auteurs à l'Agecif ! Oui, bon, vous verrez, quand je saurai moi-même tenir une caméra... Ou que je filmerai 24 heures de la vie d'une traductrice à l'aide de ma webcam (pas demain la veille). Et puis, on apprend bien d'autres choses plus immédiatement utiles pour la promotion de son activité sur Internet, à l'Agecif.